Quatrième de couverture

Depuis qu'il a renoncé à une carrière de directeur financier et renoué avec sa vocation d'enfant, l'astronomie, Vincent, trente ans et des poussières, nage dans le bonheur.
Son sujet de thèse le passionne. Ses collègues chercheurs – aussi joyeux qu'érudits - l'ont chaleureusement adopté. De colloque en coupole d'observatoire, de Tenerife au Colorado en passant par le Chili, il apprivoise chaque jour davantage l'Univers et ses vertigineux mystères.
Mais quand il ne scrute pas les immensités célestes, c'est sur son quotidien que Vincent, garçon rêveur et imaginatif, braque son regard délicieusement teinté d'humour. Mœurs et intrigues de la petite communauté universitaire, démêlés domestico-amoureux avec sa compagne Sophie, ou excentricités de son frère François... rien n'échappe à son sens aigu du commentaire.
Rien ? Si, justement... Car, à trop chevaucher son petit nuage de bonheur, Vincent, la tête dans les étoiles, n'aperçoit pas toujours les signaux adressés par ceux qui ont gardé les pieds sur terre...
Parcours initiatique hors des sentiers battus, aussi passionnant que divertissant, ce singulier récit nourri de réalité scientifique est une formidable invitation à porter un regard neuf sur la terre et le ciel.  

Extraits de presse

Elisa Brune réussit ce tour de force pascalien de nous plonger d'un même mouvement dans l'infiniment grand de l'espace et dans l'infiniment petit de notre condition et de notre vie personnelle. Voici donc un récit passionnant et passionné où science et fiction romanesque s'intriquent étroitement et où l'auteur joue du télescope de l'astronome et de la loupe du naturaliste avec la même maîtrise.

Comment ne pas se sentir en bonne compagnie avec un livre dont les courts paragraphes sont titrés comme les messages personnels de Radio-Londres durant la guerre (et, eux aussi, lourds de sens sous leur habit de fantaisie): La vie est un petit scampi rose; La science plonge ses racines dans le pisco; ou encore Les mouchoirs sont sur le radiateur?

Ghislain Cotton – Le Vif / L'Express – 6/9/2002

 

Les Jupiters chauds passionneront ceux que la connaissance émoustille, amuseront les amateurs de portraits croustillants de nos têtes chercheuses et tonifiera les lecteurs désireux de connaître les dessous de la carte du tendre.

Nelle Novak – Femmes d'Aujourd'hui – 29/08/2002

 

On rit beaucoup de ces portraits du monde universitaires à la David Lodge, car Elisa Brune ne manque ni d'allant, ni d'humour. C'est un être pensant et jouissant.

La romancière envoie son narrateur hors du système solaire. Humour, amour et astronomie tournent en orbite autour de ce roman scientifique jubilatoire.

Sophie Creuz – L'Echo – 14/09/2002

 

Elisa Brune a mis les petits plats dans les grands: nos petites affaires terrestres confrontées aux recherches de pointe en astronomie. Afficher une telle ambition autorise plusieurs manières de se casser la figure. Il est d'autant plus remarquable que la romancière franchisse toutes les difficultés avec une aisance déconcertante, sans pour autant les contourner jamais. Son audace fait mouche, Les Jupiters chauds sont un livre passionnant à plus d'un titre.

Pierre Maury – Le Soir – 25/09/2002

 

Les Jupiters chauds est un livre charmant, un enfant improbable de « Scientific American » et de « Flair ». Mais rassurez-vous, elle a le talent de rendre accessible la science la plus pointue – la recherche de planètes en dehors du système solaire – et de rendre plus dense le courrier du coeur des magazines féminins – les ennuis amoureux de Vincent, son héros-savant.

Guy Duplat – La Libre Belgique – 27/09/2002

 

Parmi la foultitude de romans parus à l'automne 2002, si vous deviez n'en retenir qu'un, que ce soit celui-ci! 

Le romancier John Irving raconte que de nombreux choix s'offrent à un écrivain: le temps de l'action, les personnages, l'histoire... Seul l'humour ne constitue pas un choix: un auteur en possède ou en est dépourvu. Elisa Brune, elle, en a à revendre...

Ciel et Espace – octobre 2002

 

L'exposé de la découverte est réussi. Le lecteur passe quelques nuits délicieuses à observer les étoiles avec la communauté d'Atacama, au Chili, et ne perd rien des enjeux de cette aventure.

Sciences et Avenir – juin 2003

Premières pages

Un jour, j’ai su que ma vie prenait un tournant capital. Le fait m’est apparu dans un détail parmi les plus triviaux de la vie quotidienne. Je veux parler des rouleaux de papier WC.

Jusque-là, j’avais toujours négligé d’enfiler le nouveau rouleau sur son support dès l’épuisement du précédent. Le cylindre de carton nu restait en place inutilement tandis que je posais le nouveau rouleau n’importe où, souvent à terre, me décidant parfois à l’installer tardivement, ou pas du tout, et le rouleau suivant prenait le relais dans la même absence d’organisation. Ce jour-là, à peine le dernier coupon s’était-il détaché , j’ai sorti le carton de son axe, j’ai engagé le nouveau rouleau à sa place, je l’ai réinstallé d’un geste net, je l’ai amorcé pour qu’il soit prêt à l’emploi et j’ai été jeter le petit cadavre en carton dans la poubelle. Ce geste, que je n’avais jamais exécuté qu’avec retard et comme à reculons, ce geste bénin mais impossible à considérer comme naturel tant la flemme pouvait me dominer dans ces toutes petites affaires de gestion quotidienne, ce geste, je dois bien le considérer comme le premier symptôme de ma grande transformation.

J’avais toujours été gêné, dans ma vie, par le sentiment vague de tourner au ralenti, de ne pas donner toute ma mesure, de me préparer, simplement, pour une mission qui finirait bien par m’échoir, un jour où l’autre. Mais rien ne venait. Même après l’entrée dans la vie active, pourtant satisfaisante à bien des égards, une curieuse impression persistait de passer d’antichambre en antichambre sans que la salle de gala n’apparaisse jamais. Excédé, j’ai fini par ruer dans les brancards. J’ai quitté mon boulot, quitté ma compagne et remis tous les compteurs à zéro. Je me suis croisé les bras pendant un an pour prendre le temps d’écouter mes voix intérieures. Timides, elles n’ont pas percé avant longtemps. C’est en répondant au voeu de Sophie, ma nouvelle compagne, de me voir donner un cours de math à son neveu que j’ai senti se décoincer un vieux talent. J’étais doué pour le raisonnement abstrait. Je voulais chercher, réfléchir et démontrer.

Mû par cette bouffée prometteuse, j’ai flâné en librairie pour passer en revue le rayon des mathématiques. Il me fallait replonger dans la science pure, me disais-je, pour me sentir au dessus de la bagarre que j’avais trop longtemps côtoyée de trop près.

A quatre pattes dans les rayonnages, je parcourais les titres avec le ravissement d’une femme qui cherche une nouvelle robe parmi plusieurs modèles tentants. Celui-ci peut-être? A moins que celui-là... Mais je me trouvais déjà dans le thème suivant: l’astronomie. J’allais faire demi-tour quand mes yeux tombèrent sur un titre qui m’accrocha: « Il pleut des planètes ». L’auteur, un astrophysicien français, retraçait l’histoire de la découverte des planètes extrasolaires. Je fus immensément intrigué. On avait découvert des planètes? En dehors du système solaire? Et je n’étais pas au courant? Mais dans quel aveuglement étais-je donc tombé? L’information me sembla tout de suite d’une importance capitale, démesurée, et je ne voulus pas rester une journée de plus sans l’examiner. De fait, elle allait changer ma vie.