Quatrième de couverture

Lors d’une exposition, Edouard tombe amoureux d’une photo. Son auteur est une femme, Geneviève. Il ne la connaît pas, ne l’a même jamais vue, mais il décide aussitôt de séduire la jeune artiste, lui adressant sans relâche des lettres passionnées et pleines d'humour. Piquée par la curiosité, et troublée par la verve de son prétendant, Geneviève hésite cependant à répondre: après tout, elle a déjà trouvé l'homme idéal en la personne de Jean-Luc, amant tendre et complice qui, a défaut d'aventure, lui apporte la stabilité affective dont elle rêvait. Dès lors, à quoi bon poursuivre un flirt virtuel, qui plus est avec un parfait inconnu?
Aidée par son amie Daphné, Geneviève tente de décourager les assauts du mystérieux Edouard. C'est sans compter sur l'obstination et l'imagination débordante de ce dernier...
Alternant correspondance et récit, Elisa Brune renouvelle avec brio les figures de la séduction et nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Un roman enlevé, original et d'une remarquable intelligence.  

Extraits de presse

Elisa Brune connaît bien les sentiments diffus et violents qu'un homme peut ressentir pour une inconnue. Elle comprend tout aussi bien les femmes et la tentation, l'un des thèmes de ce roman au charme aussi suranné que surprenant.

Brigitte Kernel – Femme actuelle – 17/11/2003

 

Elisa Brune nous a habitués à son énorme sensibilité et à la finesse avec laquelle elle tente de la transmettre à son lecteur. Pour ce faire, elle use, sans en abuser, de deux armes de choix: un humour réellement épatant et une capacité d'observation digne des plus grands. Mêlant judicieusement la narration et des passages dévolus à la correspondance, elle arrive même à ménager un brin du suspense, et ce, jusqu'à la dernière page. C'est vif, pétillant et bourré de talent.

Ciné télé revue – 14/08/2003

 

Le roman d'Elisa Brune renoue avec le genre épistolaire dans la tradition du badinage et de la légèreté. On est conquis.

Claire Julliard - Le Nouvel Obs – 20/11/2003

 

Elisa Brune est un écrivain de précision. Avec un style allègre et élégant, elle fouille et sonde les différents aspects de l'amour et du jeu de la séduction. Bourré d'humour et d'intelligence, ce livre à l'érotisme réjouissant tient en haleine jusqu'à la dernière page.

Karine Papillard - 20 minutes – 29/08/2003

 

Elisa Brune dit d'Edouard qu'il serait l'homme qu'elle voudrait s'inventer. On la comprend. Et on le lui empruntera volontiers, le temps d'une romance enlevée et spirituelle, d'un style qui ne boude ni les subjonctifs imparfaits, ni les digressions élaborées.

Nadine Pineur – Gaël – septembre 2003

 

Un texte à la fois léger et profond, séducteur et joueur, qui très vite se lit avec passion. Car Elisa Brune déploie ici des ressources nouvelles et inattendues. Suscite un désir de lecture assez semblable à la montée du désir amoureux, où l'on imagine sans peine ce qui va advenir, alors même qu'on éprouve le sentiment d'une invention de chaque instant.

Jean-Claude Lebrun – L'Humanité – 18/12/2003

 

Jusqu'à la dernière ligne, Elisa Brune nous fait vibrer, désirer, réfléchir, découvrir. Que sont au fond l'amour, le désir, le bonheur, et quelle place sommes-nous prêt-e-s à leur laisser dans nos vies?

Axelle – septembre 2003

 

Un livre mi-narration, mi-correspondance, élégant et subtil, qui raconte l'aventure, passionnée pour l'un, réticente pour l'autre, de deux inconnus. A la fin, suspense...

L'Evénement – septembre 2003

 

L'intelligence et la virtuosité diabolique de cette physiologie de l'amour et de ces liturgies de la séduction sont servies par le jaillissement continu de ces regards de gamine surdouée que l'auteur pose sur l'ordinaire de la vie. De plus, Elisa Brune est une de ces jeunes romancières de plus en plus nombreuses qui, sans le moindre complexe, donnent à l'érotisme la part de vérité et d'intensité qui lui revient. Avec ce don, si l'on ose dire, de renverser la vapeur.

Ghislain Cotton – Le Vif / L'Express – 05/09/2003

 

Comme toujours chez Elisa Brune, le ton est hardi et l'esprit le dispute à l'à-propos avec un humour qui achève de nous séduire comme il viendra à bout, qui sait?, de Geneviève. Comment résister à quelqu'un qui vous écrit: « J'ai des projets d'éternité mais je ne partirai pas sans vous »?

Sophie Creuz – L'Echo – 09/09/2003

 

L'auteur fait montre d'une belle santé, entre justesse du propos et romantisme débridé. Au fil des pages, la savante docteur en sciences de l'amour rapproche ses deux molécules jusqu'au choc physique de la rencontre. Elle sait manifestement réécrire la passion avec ses mots à elle. Sa chimie du rapprochement, sur le registre du chat et de la souris, nous plonge littéralement dans l'éprouvette du plaisir.

Bernard Meeus - Le Soir Magazine – 13/09/2003

 

Pour notre plus grand bonheur, Elisa Brune alterne avec virtuosité correspondance et narration, tout en ménageant le suspense jusqu'à la fin. Un roman qui pétille d'intelligence et d'humour.

Françoise Huart - Côté Femme – 17/09/2003

 

On s'amuse beaucoup à cette partie de ping-pong épistolaire à laquelle se livrent ces deux bretteurs qui se savent pas trop bien où tout cela va les mener.

Michel Paquot – Vers l'Avenir – 20/09/08

 

Ce roman piquant d'Elisa Brune dit ce que les femmes ont toujours rêvé entendre et met dans la bouche d'Edouard la sensualité, la curiosité qui feront peut-être craquer Geneviève. Un roman qui a des accents de vérité et de fantaisie.

Nelle Novak - Femmes d'Aujourd'hui – 23/10/2003

Premières pages

Paris, le 9 février

Madame,

Je suis tombé amoureux de vous.

C’est arrivé le mois dernier, en visitant cette exposition de vos photos à la Galerie Equivalence.

Le regard que vous portez sur les hommes, bon dieu, quelle révélation! Je frissonnais rien qu’à l’idée de pouvoir y être soumis. J’y aspirais, j’en mourais d’envie. Qu’une femme me regarde ainsi et je deviendrais le demi-dieu qui hésite en moi. C’est la réaction épidermique très vive qu’a suscité votre travail. Une envie éperdue de vous offrir mon corps, de le soumettre à votre bénédiction photographique. 

Mais les réactions épidermiques se succèdent et souvent l’une chasse l’autre. Je ne m’inquiétais pas outre mesure. Il suffirait sans doute de laisser s’essouffler l’excitation enfantine dont je suis encore capable. Cependant, je n’ai pas cessé de penser à vous, même après plusieurs vagues d’émotions diverses. J’entendais toujours une petite voix tenace en mes tréfonds qui susurrait: « Il y a une femme, pas loin d’ici, qui détient un secret. Celui dont tu as besoin à cet instant précis. Une femme qui manie le désir plutôt que de lui obéir. Une virtuose ». Et le projet lancinant de vous approcher s’emballait au lieu de s’éteindre. 

Voilà pourquoi je capitule. Je m’engage dans la voie qui se creuse sous mes pas. J’arrive. Je viens vers vous.

Je sais que j’ai beaucoup à apprendre sur les subtilités du désir. Mais moi, que puis-je vous apporter? La sensibilité à ce sujet, qui n’est pas si répandue chez les hommes, j’imagine. Mon corps, s’il vous agrée, comme modèle et source d’inspiration, pour autant que votre tempérament d’artiste le trouve à son goût. Mon insatiable curiosité des choses de l’amour, qui devrait nous garantir à tout le moins quelques années de conversation nourrie.

Vous voulez peut-être en savoir plus sur ma personne? Age, mensurations, profession... Avant de me décrire, je vais vous demander de choisir vous-même les renseignements qui vous intéressent. Je ne vous donnerai que ceux-là. Ainsi serai-je sûr de me découvrir dans l’ordre de vos priorités. De mon côté, ne croyez pas que je profite d’un grand avantage. Je ne vous connais que par cette seule exposition. Je ne vous ai jamais vue, ne sais pas où vous habitez, et suis obligé de me rabattre sur l’adresse de la galerie pour vous contacter. Vous voyez, nous partons presque à égalité, et il ne tient qu’à vous de réclamer l’information qui nous remettra à niveau.

Pourquoi, me direz-vous? Mais pour le plaisir, bien sûr. Songez au nombre de choses désagréables que nous subissons chaque jour en baissant la tête, et nous n’esquissons jamais un geste pour être heureux. Je veux dire, il y a tant d’initiatives à prendre dans le sens du plaisir, si l’on veut bien se souvenir qu’il est tout simple de poser un acte. Nous endurons les factures et nous n’écrivons jamais aux gens qui nous plaisent. C’est trop dommage, c’est trop petit, c’est trop servile. Il est temps de relever la tête et de gouverner soi-même la bonne fortune, à défaut du reste. 

Je parle haut, mais j’ai longtemps hésité avant de vous écrire. Un échec reviendrait peut-être à attirer l’adversité là où elle ne rôdait pas encore. A fermer une porte qui n’existait pas jusqu’au moment de la décrire. Et c’est ainsi qu’on finit dans un couloir. 

Mais après tout, qui dit que vous n’allez pas l’ouvrir, cette porte, et installer une histoire vraie sur le lieu d’une simple possibilité? L’argument est à double tranchant. Je le laisse entre vos mains.

Encore un mot: si j’ai tant aimé vos photos, c’est qu’on y sent beaucoup plus qu’un amour de l’homme. C’est une recherche. Une découverte, au sens des grands explorateurs. Une fascination qui cherche ses limites et se nourrit d’elle-même. Un jeu de miroirs. Un doute sur l’univers entier, à travers la peau des hommes. C’est un travail où l’érotisme rejoint la philosophie, sans se soucier de la consoler, sinon par hasard. Un sourire qui rassure. Un geste qui comprend. Ce sont des choses qui arrivent.

Vous me direz ce que vous voudrez, ou vous ne me direz rien; mais je serai heureux d’avoir agi, car c’est la seule chose qui nous reste, après l’impasse de réfléchir. 

Aller là où les autres sont, et danser avec eux. 

Bien à vous,

Edouard